Sean Hurley

Le maître du groove discret
Sean Hurley est un bassiste américain de session, reconnu pour sa précision rythmique et son sens unique du groove.
Né le 21 septembre 1973 à Pittsfield (Massachusetts), il s’est imposé comme l’un des bassistes les plus demandés de la scène de Los Angeles.
Depuis 2006, il accompagne régulièrement John Mayer en studio et sur scène, devenant une référence mondiale du bassiste de session moderne.

Biographie et débuts
Sean débute la musique avec le saxophone à l’école primaire, avant de tomber amoureux de la basse à l’âge de 11 ans.
Rapidement, il joue dans des groupes locaux et des orchestres scolaires.
À seulement 16 ans, il part en tournée avec le chanteur folk Arlo Guthrie.
Après un court passage au Berklee College of Music, il décide de se lancer pleinement dans une carrière professionnelle.
Il rejoint tout d’abord le groupe Vertical Horizon, participant à l’album à succès Everything You Want (1999), puis s’installe à Los Angeles en 2000.
Très vite, il se forge une réputation de bassiste de studio et de tournée incontournable.
Collaborations majeures
Au fil des ans, Sean Hurley a accompagné une impressionnante variété d’artistes. Parmi les plus marquants :
John Mayer, Alanis Morissette, Gwen Stefani, Ringo Starr, Robin Thicke, Michael Bublé, Lizzy McAlpine, Colbie Caillat …ainsi qu’une multitude d’autres stars de la pop, du rock et du R&B.
Mais c’est surtout sa collaboration avec John Mayer qui reste la plus marquante. On peut l’entendre sur les albums Born and Raised, Paradise Valley et Sob Rock, où il combine simplicité et subtilité avec une élégance rare.

Influences et inspirations
Adolescent, Sean se nourrit de rock classique (AC/DC, Rush), avant de découvrir les grands maîtres de la basse : Jaco Pastorius, James Jamerson, Paul McCartney ou encore Billy Sheehan.
L’écoute de l’album Voodoo de D’Angelo a également été déterminante, notamment grâce au son de Pino Palladino, qu’il considère comme un modèle.


Style de jeu
Sean Hurley est reconnu pour son approche minimaliste et efficace :
– Il privilégie les fondamentales, et sait se mettre au service de la chanson.
– Son groove repose sur une écoute fine des batteurs et une grande précision rythmique.
– Selon les morceaux, il alterne entre lignes posées et lignes plus propulsives.
– Il aime introduire des lignes mélodiques inspirées de Paul McCartney, quand la musique s’y prête.
Comme il le résume lui-même : « J’aime jouer les fondamentales. La simplicité sert souvent mieux la chanson, mais parfois il faut aussi oser sortir du rôle traditionnel. »
Approche et philosophie
Sean se définit avant tout comme un serviteur de la musique.
En studio, il commence par écouter attentivement le morceau, écrire une grille d’accords et avancer avec le producteur.
Sur le plan rythmique, il dit » chercher à jouer avec la grosse caisse tout en écoutant les subdivisions de la charley, car ce sont elles qui clouent le groove. «
Sa priorité reste la connexion avec le batteur et l’adaptation à la production pour ne jamais surjouer.


Matériel
Sean Hurley est particulièrement attaché à ses instruments et à leur sonorité.
Basses principales : Fender Precision Bass 1961 (sa basse emblématique, qui a inspiré un modèle Custom Shop signature), Fender Jazz Bass 1969, Lakland 5 cordes.

Autres modèles utilisés : Gibson Les Paul Signature Bass, Kay Pro Bass K162VHS, Guild Starfire IV, Fender American Elite Precision Bass.
Amplis préférés : Ampeg B15 (son favoris pour le studio), Fender Super Bassman Pro 300W, divers cabinets Fender/Ampeg.
Effets clés : Compresseur Origin Effects Cali76, Xotic Bass BB Preamp, fuzz Wren and Cuff Pickle Pie B, overdrive EBS Valve Drive, octaver EBS OctaBass, DI Evil Twin Eclair.
Il utilise souvent un étouffe-cordes (mousse sous les cordes), héritée de la tradition Motown, pour obtenir ce son feutré et précis qui le caractérise.
Le son Sean Hurley
Sean Hurley évoque une notion technique importante au sujet de l’attaque des notes à la basse : en ne frappant pas fort la corde dès le départ, on évite un pic de dynamique initial trop important (un « transitoire » fort), ce qui permet à la note d’avoir du début à la fin une dynamique plus stable et constante.
Ce contrôle donne un son plus homogène, perçu comme plus puissant et « plein » sur toute la durée de la note, contrairement à une attaque forte qui créerait un pic suivi ensuite d’une chute rapide de niveau sonore. Ce paramètre de jeu est d’ailleurs également abordé par de nombreux grands bassistes.

Conclusion
Sean Hurley incarne parfaitement l’archétype du bassiste de session moderne : solide techniquement, adaptable à tous les styles, mais toujours guidé par une philosophie simple – servir la chanson avant tout.
Dans la lignée de Jamerson, McCartney et Pino Palladino, il perpétue un art du groove discret mais essentiel, qui lui vaut d’être considéré parmi les plus grands bassistes de Los Angeles.